LIRABELLE

Depuis plus de vingt ans, dans le milieu professionnel du livre, nous connaissons Olivier Ayme ; en 2000, il crée sa maison d'édition : Lirabelle. Cela faisait longtemps que je n'avais pas été si enthousiaste par la production d'un éditeur ; j'avais un peu oublié Lirabelle et c'est avec plaisir que je redécouvre cette maison...

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Voici quelques échanges avec Olivier Ayme :


Lirabelle n'est pas diffusé en librairie, est-ce un choix?
Oui, ce n'est pas une nécessité pour nous : le bouche à oreille fonctionne bien car nous sommes bien présent dans les bibliothèques, entre autre.
Les libraires peuvent faire des commandes chez nous.


Lorsque l'on regarde votre catalogue, il n'y a pas de collections, de lignes directrices...
Non, je ne travaille pas comme cela : lorsque je trouve un texte ou une illustration intéressant, je vois ce que je peux en faire, mais je ne crée pas de collections ni d'identité culturelle.
Je suis très pointilleux sur la qualité d'un texte ou d'une illustration : outre la qualité, je suis vigilant sur le respect de la culture représentée ; je ne peux pas accepter un conte tibétain où la population locale se nourrit de riz, ou d'une illustration japonisante mais de mauvaise qualité.
Mais je m'intéresse au travail de l'illustrateur, au texte, peu importe sa nationalité.


Comment faites-vous ce choix?
Nous recevons beaucoup de propositions et surtout, nous faisons des rencontres lors des salons, comme à Bologne, où nous pouvons avoir jusqu'à 200 à 300 projets par jour. Nous avons aussi des personnes qui nous signalent ce qui est intéressant sur des salons à l'étranger. Mais lorsque je suis sur un salon, j'y suis en permanance et reçois toutes les personnes que je peux.

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Vous publiez beaucoup d'auteurs japonais comment avez-vous fait ce choix?
Il est vrai qu'il y a pas mal d'auteurs/illustrateurs japonais au catalogue, mais j'ai surtout retenu un travail artistique, et non le fait que l'artiste soit japonais. Il y a de nobreux talents au Japon, et beaucoup de japonais aimeraient être pubié en France.
La France est à la mode, c'est une reconnaissance d'y être publié... mais il y a aussi deux points importants
Les japonais aiment beaucoup l'humour français, au contraire de l'humour anglosaxon, mais aussi la façon de travailler en France. Les illustrateurs japonais s'y sentent libres, peuvent mieux s'exprimer, contrairement au japon où l'on attend d'eux un travail plus classique, plus codé.


Comment travaillez-vous avec les japonais?
Lorsque je trouve un projet intéressant, il m'arrive de demander alors à l'auteur de revoir certains points, ce qui est surprenant pour un japonais qui est habitué à voir son travail accepté ou refusé tel qu'il le propose.

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Ils acceptent facilement vos demandes?
Oui, car ils considèrent que l'on s'intéresse à leur travail et ont envie de "m'aider" dans le projet d'édition. Il m'est arrivé aussi de demander à un écrivain de réécrire le texte japonais qui m'a été proposé traduit en anglais... l'illustrateur n'est pas vexé, au contraire, il est heureux que son travail soit mieux mis en valeur et propose même d'ajouter ou modifier des illustrations lorsqu'il prend connaissance du nouveau texte! Une fois édité, il arrive souvent que l'auteur même achète plusieurs exemplaires pour les distribuer lui-même. Beaucoup d'auteurs sont très impatients de voir leur livre publié et certains sont déçus si le livre ne se vend pas bien, ce que je n'ai pas constaté du côté des artistes japonais.
Il m'arrive aussi de proposer un texte à un illustrateur : dans ce cas, peu importe qu'il soit japonais ou non.
Certains livres mettent du temps à aboutir aussi ; j'ai même une illustratrice, très perfectionniste qui demande plusieurs années avant de terminer son travail.
Mais avec l'arrivée d'une stagiaire japonaise dans mon équipe c'est plus facile pour moi de travailler avec les artistes japonais.
J'aime aussi les livres ajourés et le kamishibaï : je vais souvent en bibliothèque pour aider, former les bibliothécaires à utiliser les kamishibais.


Quels sont vos projets, les difficultés que vous rencontrez?
Nous continuons à fonctionner de la même façon. Le plus difficile est de trouver un bon imprimeur, surtout pour des livres avec des formats particuliers.
J'essaye de me rappprocher aussi des illustrateurs coréens, mais c'est difficile de créer un contact avec eux.

Partenariats avec chine-des-enfants :

Salon du livre asiatique de Paris (2015 et 2016) : formations kamishibaï, stand de l'éditeur et lectures de kamishibaï

le site de Lirabelle :

http://www.lirabelle.fr

commandes et contact avec le diffuseur :

lepticomptoir@gmail.com