YE NIANG LA FILLE LABORIEUSE

"YE NIANG LA FILLE LABORIEUSE" Poème de Liu Dongping Illustraions de Xu Lele Ed. Zhaohua, 1985

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Au milieu de la vaste étendue bleue qui moutonne se dresse une petite île couverte de verdure. Des goëlands s'envolent vers les nuages et leurs cris joyeux résonnent dans les airs.

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Dans l'Antiquité et selon la légende, une sècheresse terrible rendit cette île aride ; et ne pouvant gagner leur vie aux champs, nombre de paysans partirent vers de nouveaux horizons.

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Seules deux jeunes filles restèrent sur l'île. Zan Gu, la plus petite, gracieuse mais frêle, Ye Niang sa soeur aînée, honnête et laborieuse. Toutes deux, pour vivre, allaient pêcher au bord de la mer.

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Un jour, alors que le voile de la nuit était descendu, les deux soeurs tissaient encore leurs filets. Une légère fatigue tomba sur le visage de Zao Gu. Tandis que Ye Niang semblait pensive, les yeux abaissés.

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- Pourquoi ne pas chercher ailleurs un riche mari et quitter cette île si pauvre? dit la petite - Non, nous devons rester ici pour trouver de l'eau. Il nous faut arroser nos champs, répondit sa soeur.

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La petite soeur, fatiguée, succomba au sommeil. Ye Niang sortit de la chaumière, une houe sur l'épaule. Elle alla, guidée par le rayon de lune, à la recherche des sources souterraines.

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Arrivée enfin sur un terrain en contrebas, la jeune fille commença à creuser. Elle ruisselait de sueur mais, elle peina ainsi jusqu'au mever du soleil.

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Un grand oiseau rouge plana dans le ciel. Envoyé par lephenix d'or, il cherchait la fille laborieuse. A la vue de Ye Niang, il s'écria : "Voilà je t'ai trouvée.." Puis il déploya ses ailes dans la lumière de l'aurore.

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Dans la petite chaumière Zao Gu s'était réveillée. Elle se demandait où était sa soeur, lorsqu'un homme en noir frappa à sa porte. C'était un homme au sourire perfide.

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- Je possède une ferme prospère au-delà des mers. Je viens chercher une femme pour mon fils. Venez donc avec moi! dit l'homme en noir. Ma fortune vous assurera une vie de princesse.

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Séduite par ces paroles mielleuses, Zao Gu était sur le point de suivre l'inconnu. Quand sa soeur, qui était de retour, l'en empêcha. On doit vivre de son propre labeur, lui dit-elle.

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Mais Zao Gu repoussa ce bon conseil. Elle partit avec l'homme en noir. Un bateau l'emporta vers des lendemains pleins d'espoirs. Abandonnant sa soeur dans le plus grand désespoir.

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Esseulée, Ye Niang retrouva plein courage et toujours cette volonté de creuser, pleine d'énergie. Un jour, elle s'évanouit, terrassée par la fatigue.

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Soudain, jaillissant dans un éclair fulgurant, le phénix d'or, accompagné de l'oiseau rouge, apparut. - Réveille-toi, Te Niang la laborieuse, je te promets de faire de toi un superbe phénix.

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Alors sous les coups de bec du Phenix d'or, la robe de Ye Niang se transforma en splendide plumage. Peu à peu, la jeune fille se métamorphosa en fée sous l'apparence d'un phénix.

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Puis le roi des oiseaux l'emporta au Paradis. Cependant la tristesse la gagna bien vite : elle pensait à tous ceux qui avaient dû quitter l'île ; et le souvenir de la petite soeur lui tira les larmes.

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Un jour elle se sauva et quitta ce pays féérique et se retourna sur son île déserte. Elle se posa près de l'endroit où elle avait commencé ses travaux, afin de continuer son labeur au moyen de son bec et de sa queue.

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Une source jaillit enfin des profondeurs. Mais Ye Niang n'arrive pas à retirer son bec. Plus elle s'efforçait de tirer dessus, plus son corps s'allongeait.

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Ses plumes multicolores se transformèrent tout d'un coup en feuilles et en branches couvertes de fruits juteux. Le superbe phénix se métamorphosa en arbre vigoureux qu'on baptisa du nom de Ye pour commémorer la fille laborieuse.

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Le grand arbre attira à lui des sources abondantes. Les paysans revinrent dans l'île et s'y réinstallèrent. Depuis, des ruisseaux coulent dans une forêt luxuriante assurant une vie heureuse à tous les travailleurs.

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Or, la pauvre Zao Gu, trompée par l'homme en noir, fut vendue dans un pays lointain. Elle fondait en larmes et hurlait en pensant à sa soeur. Mais le buit des marées couvrait ses cris douloureux.

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Honteuse et pleine de remords, Zao Gu se jeta dans la mer houleuse. Elle se transforma en algue et flotta à proximité de l'île, jetant des ragards et des baisers à son pays natal devenu prospère.

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