VIETNAM VU DE FRANCE

LE VIETNAM VU DE FRANCE

dans l'édition jeunesse

Introduction, bibliographie, coordination : Umberto Signoretti pour "chine-des-enfants"

Thierry Robberecht

Olivier TaDuc

Marcelino Truong

Le Vietnam est peu présent dans nos collections de livres pour la jeunesse, surtout depuis ces dix dernières années. Ces héros vietnamiens sont le plus souvent adoptés en France, fuyant la guerre... et le plus souvent malheureux.

VIETNAMIEN EN OCCIDENT :
Aux Etats-Unis, le lien est évident avec la guerre du Vietnam ("L'Homme qui court"). En France, nous rencontrons quelques adoptés mais seul le héros de TaDuc (Napoléon Tran) semble bien intégré et heureux. Les autres cherchent leur place dans une nouvelle famille ("Mon nouveau frère") et dans la société française.
En Suède, Kim est victime de racisme, lorsqu'il est attaqué par un groupe de jeunes suédois.
Adoptés ou réfugiés, nos jeunes héros font preuve de sagesse, d'intelligence, ce qui les sauvent et font souvent un happy-end ou une leçon de leur aventure...

VIETNAMIEN AU VIETNAM :
Comme souvent dans le documentaire pour la jeunesse, nous rencontrons souvent une minorité du pays (les mhongs en particuliers) ;  côté BD la guerre est omniprésente et si les albums nous parlent d'adoption, Marcelino Truong nous enmène dans un village vietnamien ("Fleur d'eau").

LE VIETNAM VU DE FRANCE :

Le Vietnam est abordé par des auteurs sans liens avec ce pays : Thierry Robberecht a imaginé un héros vietnamien dans le futur avec son roman "Reborn". Des auteurs d'origine vietnamienne mais qui ne connaissent pas ce pays : Olivier TaDuc, qui nous livre entre autre un personnage d'origine vietnamienne en France. Des auteurs qui ont vécu au Vietnam et dont le pays est omniprésent dans leur oeuvre : Marcelino Truong publie "Une si jolie petite guerre" où il raconte sa vie à Saïgon pendant la guerre.

THIERRY ROBBERECHT

Thierry Robberecht est né à Bruxelles en 1960. Il a deux enfants très inspirants de onze et dix-sept ans. En 1993, il a gagné le prix de la communauté française dans le cadre de la Fureur de Lire, avec une nouvelle pour adultes. Depuis 1996, il est auteur jeunesse. Il a débuté avec des romans pour adolescents ou préadolescents. Il a poursuivi avec des textes illustrés, au fil de rencontres avec divers dessinateurs. Actuellement, il travaille sur un polar pour adultes.
Son premier roman s'intitule "La disparition d'Hélène Althusser", de la maison d'édition Casterman. Il a aussi écrit une aventure parue dans la revue "Je bouquine". Il a édité un autre livre, "Pagaille chez les samouraïs" en 1997, toujours chez Casterman. C'est ce livre qu'il transforme en BD, dans la série "Deep Maurice et Gologan" en novembre 2000 et la série compte deux tomes, "Familiale Poursuite" et "Prise de tête". Il a aussi publié "Gaffe au gourou" chez Casterman en 1999. Et en 2001, il a écrit "Corrida à Paris" et "Le voleur de sourires". En 2007, il publie "Le portrait de Leonora" chez Syros où pour qui il a déjà écrit "La mémoire kidnappée" en 2006. (source Babelio.com)

A propos du livre "REBORN" Ed. Mijade, 2013


- Comment est né ce roman?
Le roman est né à la suite de mes préoccupations sur le climat et sur l’avenir de la planète.

- Le héros de "Reborn", Chuong, est vietnamien. Est-ce un hasard?
Ce qui m’a frappé chez les vietnamiens que j’ai rencontré, c’est combien ils sont citoyens du monde. En 2010, j’ai voyagé trois semaines au Vietnam avec ma femme et mes deux enfants. J’ai rencontré des gens déterminés et intéressés par le monde. Je me suis dit qu’ils feraient de bons personnages de roman. Quand on voyage au Vietnam, on se rend compte combien l’eau est partout (   le delta du Mékong, par exemple) L’eau est à la fois source de vie et de travail mais constitue un risque terrible en cas de dérèglement climatique ou de Tsunami. L’intérêt d’utiliser des personnages vietnamiens se situe dans le fait qu’il y a déjà eu une immigration vietnamienne vers l ‘Europe et les U.S.A. à l’époque de la guerre et puis, des boat people. Cette idée m’a conduit à créer le personnage d’Angèle qui a émigré, des années plus tôt, pour sauver sa peau, exactement comme Chuong.

- Auriez-vous aimer développer davantage un aspect de ce récit?
J’aurais aimé décrire la vie des vietnamiens aujourd’hui et la dégradation potentielle de leur qualité de vie à cause des dérèglements climatiques mais j’ai axé le récit sur les aventures de Chuong sur Reborn parce qu’il s’agit avant tout d’un roman pour la jeunesse où le lecteur attend de l’action.

- Vous abordez de nombreux sujets d'actualité dans vos romans : était-il important pour vous que "Reborn" se déroule dans le futur?
Ce que j’aime dans la science-fiction, c’est qu’en racontant le futur possible, elle pose des questions sur le monde d’aujourd’hui. Finalement, Reborn se situe dans un futur qui pourrait être proche. En 1930, si on avait dit aux gens qu’un homme marcherait sur la lune quarante ans plus tard, personne ne l’aurait cru. Coloniser une nouvelle planète parce que la terre ne serait plus habitable  est de l’ordre de l’imaginaire aujourd’hui.

- La couverture du livre est un peu énigmatique... Avez-vous eu votre avis à donner sur le choix?
Comme souvent, je n’ai pas eu à donner mon avis sur la couverture du roman mais, après réflexion, elle fonctionne bien en intrigant les amateurs de SF.

- Si vous deviez traiter une histoire plus accés sur le Vietnam... Quels en sont les thèmes ou aspects que vous aimeriez traiter?
Le plus fascinant pour un européen qui voyage au Vietnam, c’est la présence permanente des ancêtres qui cohabitent avec les technologies les plus pointues. S’il y avait une suite à Reborn( ce qui n’est pas envisagé actuellement) je mettrais en lumière le culte des ancêtres dans la famille de Chuong sur une nouvelle planète en présence de la robotique du futur. Je pense que l’ensemble fonctionnerait très bien.
Pa rapport à mes projets, dans le cadre de mon travail des scénariste pour la bande dessinée Lefranc ( un héros créé par Jacques Martin), j’aimerais proposer à Casterman un scénario qui mettrait en cène le dernier empereur du Vietnam, un homme qui, enfant, a été mis sur le trône par les Français qui a été exilé à la Réunion et qui a combattu aux côtés des forces françaises pendant la seconde guerre mondiale, un homme, qui, de plus, n’était pas farouchement opposé à Hô chi Minh.

 

 

OLIVIER TADUC

Français d'origine vietnamienne - d'où la majuscule centrale de son patronyme -, Olivier TaDuc est né à Perreux-sur-Marne le 5 mars 1962. Après avoir abordé les études de médecine, il bifurque vers les arts plastiques et rencontre Dieter qui lui écrit quelques scénarios d'histoires complètes pour le magazine TRIOLO (La Forêt de Nouhaud, à partir de 1986). La réalisation d'un ouvrage publicitaire lui est commandée par le Syndicat des Eaux de France (La Légende du porteur d'eau, 1987). Il partage ensuite un atelier avec Thierry Robin et Pierre-Yves Gabrion. Sur scénario de Dieter, il commence pour les éditions Glénat une saga historique prolongeant celle du célèbre Mandrin : Sark (L'Entaille, en 1990, et Camisards, en 1991). C'est chez Delcourt qu'on le retrouve ensuite où il assure la succession graphique de Siméoni pour les trois derniers volumes des Voyages de Takuan, écrits par Serge Le Tendre : La Voix de l'ours (1994), La Source noire (1995) et La Mère des douleurs (1996). Séduit par un artiste qui réalise régulièrement un album annuel et évolue vers un style de plus en plus original, Le Tendre lui propose de créer ensemble une série sur un thème qui pourrait lui être cher. TaDuc souhaite relier ses deux sujets de prédilection : le western et les arts martiaux, d'où l'idée de développer un personnage chinois participant à la conquête de l'Ouest américain et montrant certaines coulisses, pas toujours très glorieuses, de celle-ci. Après s'être quelque peu documenté sur l'immigration chinoise en Californie, Le Tendre s'enthousiasme pour une matière aussi riche en éléments dramatiques peu exploités et le premier Chinaman paraît en 1997 aux Humanoïdes Associés. Quelque peu perdue dans le catalogue futuriste de l'éditeur, cette remarquable reconstitution historique passe en 2001 aux éditions Dupuis avec son cinquième titre, les quatre précédents et les volumes ultérieurs que l'on peut espérer nombreux et de parution très régulière. TaDuc a su se forger un style qui le range parmi les grands maîtres réalistes du genre : Jijé, Giraud, Hermann. Il nous apporte une nouvelle vision du Far West où l'on découvre les combats quotidiens des plus humbles figurants de la légende.

(source éditions Dupuis)

- Vous avez des origines vietnamiennes : avez-vous eu l'occasion de séjourner dans ce pays?

Non, je suis né en France et je n’ai pas eu encore l’occasion d’y aller. Par contre, mon père y est retourné 42 ans après l’avoir quitté à l’âge de 17 ans. Je crois que ce fut  pour lui un immense choc émotionnel, même si beaucoup de choses avaient changé.

- "Chinaman" est maintenant un classique. Etait-il important pour vous de travailler sur un personnage avec un fond d'histoire (avec un grand H) asiatique?

La série BD Chinaman est le fruit de mes passions pour le western et les films d’arts martiaux.

Enfant, je ne manquais pas de regarder les westerns qui étaient diffusés à la télévision dans les années 70 et à l’époque les différentes chaines en programmaient régulièrement, ce qui est nettement moins le cas actuellement.

J’ai également découvert les films d’arts martiaux grâce à Bruce Lee, qui a été une immense star pour toute la population asiatique. Il est mort alors que j’avais onze ans  mais ce fut un phénomène incroyable pour tous les garçons de ma génération.

Par son entremise, j’ai bifurqué sur les films en costumes filmés en quantité industrielle dans les studios hongkongais de la « Shaw Brothers ». C’était pour la plupart des films de sabres remplis de personnages hauts en couleurs et dotés d’un formidable sens de l’honneur. Le bonheur… pour moi qui était un fervent spectateur de films d’action et de chorégraphie martiale.

Je dois également rajouter la série américaine TV « Kung Fu » qui m’a également fortement marqué car elle rassemblait exactement mes deux univers de prédilection.

A cette envie de mêler ces deux univers s’est rajouté le désir de parler d’un aspect méconnu de l’histoire des Etats-Unis, qui est la participation de l’immigration chinoise à la construction de cet état en devenir.

-  "Griffe blanche" se déroule dans un univers assez différent de "Chinaman" : aurait-il été possible de raconter un précédent à Chinaman, avec une aventure en Chine, avant la migration aux Etats-Unis?

A l’époque où je faisais la promotion de Chinaman, beaucoup de lecteurs m’ont posé cette question mais je n’avais pas envie de faire une « préquelle » de Chinaman.

Petit à petit, l’idée a germé en moi de  partir sur une nouvelle série qui se passerait dans une chine médiévale fantastique, où beaucoup de choses nous seraient permises. C’est alors que j’en ai fait la proposition à Serge Le Tendre, mon coscénariste, qui a très vite été emballé par l’idée.

- Ne seriez-vous pas tenté de créer un personnage ou une histoire en rapport avec le Vietnam?

Oui, j’y ai pensé mais malheureusement mon planning n’est pas extensible à l’infini. Peut-être un jour…

- Si vous deviez créer ou lire une bande dessinée sur le Vietnam, quel type d'histoire aimeriez-vous voir traiter?

Je me demande si une histoire liée aux « Boat people » ne serait pas ce qui m’attirerait le plus.

Le parcours de ces gens et ce qu’ils ont dû endurer pour survivre pour ceux qui l’ont fait me fascine au point de me dire que je pourrais dessiner une histoire sur un ou plusieurs de ces personnages.

- Le Vietnam est peu présent dans la littérature pour la jeunesse, mis à part les récits sur la guerre. Est-il selon vous difficile de raconter une histoire du Vietnam d'aujourd'hui?

Je dois dire que je connais très mal le Viêtnam d’aujourd’hui comme celui du passé d’ailleurs.

Ma grand-mère maternelle était de pure souche française, ce qui fait ma mère ne parlait pas le vietnamien en conséquence mes sœurs et moi  ne l’avons pas appris non plus. Mon père étant trop occupé à mener sa vie professionnelle, il n’a pas eu le réflexe et le temps de nous l’apprendre, malheureusement.

- Napoléon Tran est un jeune héros d'origine vietnamienne qui semble vivre très à l'aise dans son quartier multi-ethnique. Cela a été votre enfance aussi?

Oui, dans mon enfance, je n’étais en contact qu’avec pratiquement aucun autre enfant asiatique. J’étais parfaitement intégré dans la société française.



- La famille est au centre de cette série... Elle est très importante pour vous?

En fait, Napoléon Tran est le fruit d’une discussion entre Nicolas Barral, le scénariste de la série et moi, ce qui fait qu’au final il est le reflet plus ou moins fidèle de ce que nous avons à la maison. Je m’explique : ma femme étant d’origine Corse, nos enfants sont à moitié Corses et Vietnamiens d’origines comme le petit Napoléon.

Nous nous amusions tous les deux à raconter les mésaventures cette famille moderne, dans le concept, pour le monde de la BD.

- Etait-il important pour vous d'évoquer la mort dans une série de BD pour enfants?

Nous voulions traiter de tous les thèmes importants qui touchent les enfants de près ou de loin. Ce qui nous importait, c’était de trouver un angle humoristique car notre envie était de faire une comédie pour dédramatiser les choses comme la mort par exemple.

- Napoléon est bien seul au milieu des nombreux personnages asiatiques... Verra-t-on un nouvel héros d'origine vietnamienne dans la BD?

Je ne peux pas répondre à cette question. La BD est faite par des auteurs qui proposent aux maisons d’éditions d’éditer leurs projets  de séries. Et c’est donc des auteurs que viendra l’envie ou pas de raconter une histoire ayant pour protagoniste principal un personnage d’origine vietnamienne.

- Les auteurs abordant le Vietnam parlent le plus souvent de la guerre (tout dernièrement la BD de M Truong) ; est-ce un sujet que vous aimeriez ou pourriez traiter?

Oui, cela reste des périodes riches en péripéties, en catastrophes humaines ou non, qui font le sel d’une histoire.

On ne peut pas raconter une histoire où il ne se passerait rien et où tous les personnages seraient béats et heureux. Je pense que cela aurait peu d’intérêt et tournerait vite en rond.

En tous cas, j’apprécie énormément le travail de Marcelino Truong et j’ai eu la chance de le croiser lors d’une fête du Têt organisée à Massy. Je n’ai malheureusement pas encore eu le temps de lire sa dernière BD  pour l’instant.

- Quelles sont vos BD favorites (en tant que lecteur) ?

Quand j’étais enfant j’ai adoré les grands classiques tels qu’Astérix ou Lucky Luke, plus tard j’ai découvert les comics avec le magazine Strange grâce auquel j’ai rêvé sur les dessins de magnifiques dessinateurs américains tels Joe Kubert, John Buscema, John Romita ou Neal Adams.

Par la suite, j’ai adoré des séries telles  Blueberry, Comanche, Bernard Prince ou Jeremiah.

Maintenant, je lis pour l’essentiel les albums des copains dessinateurs. Ce n’est plus comme quand j’étais enfant et que je ne connaissais rien à ce métier.

- Pouvez-vous nous parler de vos projets?

Je suis en train de finir le tome 2 de la série Griffe Blanche qui en comportera 4 au total.

Après… Il est trop tôt pour en parler.

 

 

MARCELINO TRUONG

crédit : Sébastien Ortola

-      Le Vietnam est très présent dans vos livres ; avez- vous encore des attaches très fortes avec ce pays?

       Oui, je retourne au Vietnam assez régulièrement, disons tous les deux ans. Je suis allé à Hanoi en avril 2013 pour ensuite prendre la route qui serpente jusqu’à Diên Biên Phu en traversant la Haute région du nord-ouest, le Tây-Bac. J’ai raconté quelques anecdotes sur ce trop court périple dans un carnet de voyage en BD s’étalant sur 7 pages durant sept dimanches consécutifs dans le Journal du dimanche de l’été dernier.

     Le Vietnam est surtout une source constante d’inspiration pour moi. Son histoire et sa culture me fascinent et je creuse ce même sillon depuis 30 ans.

       Pour parler d’un sujet, il faut le potasser. J’approfondis autant que se peut cette matière. Je lis de nombreux livres en français ou en anglais sur l’histoire du Vietnam. Je regarde des documentaires. Je néglige sans doute trop les romans, encore que j’aie illustré les couvertures de pas mal de romans vietnamiens traduits en français, comme ceux de Nguyên Huy Thiêp aux Éditions de l’Aube ou aillleurs.

 -      Avec Une si jolie petite guerre (Denoël Graphic, 2012), c'est un équilibre d'histoire personnelle, d'Histoire avec un grand "H" et assez de recul pour que le lecteur puisse comprendre ce qu'a été votre vie au Vietnam. Dans quel état d'esprit avez-vous réalisé ce livre? Comment résumer en quelques pages toute cette période?

        Il y a très longtemps que je voulais raconter les deux années hautes en couleur que j’ai passées en famille à Saigon, de 1961 à 1963, la période JFK de l’engagement américain au Vietnam.

       J’avais à cœur de restituer ces événements souvent spectaculaires qui se déroulaient sur le pas de notre porte, en plein Saigon ou aux portes de la ville. Je voulais raconter « La grande Histoire avec une grande hache », comme disait George Pérec, mais aussi le quotidien d’une famille – la nôtre – qui faisait tout pour vivre comme si de rien n’était, s’efforçant autant que possible ne pas vivre dangereusement.

       J’avais des souvenirs assez précis de ce séjour, mais n’ayant que 6 ans quand nous sommes partis en juillet 1963, il est évident qu’il me manquait des tas de détails. Par chance, ma mère – qui est française - avait la plume facile et agréable et Maman écrivait souvent à ses parents en France. Mes grands parents maternels de St-Malo ont conservé toutes ces lettres rédigées sur du papier bleu, rangées dans leurs enveloppes Par Avion  affranchies à la Grande Poste de Saigon avec de jolis timbres vantant les réalisations de la République du Vietnam (le « régime de Saigon »). Ces lettres m’ont aidé à reconstituer notre vie quotidienne, son ambiance, ainsi que sa chronologie.

       Les lettres de ma mère sont pleines d’allusions à la vie politique de l’époque, car notre père étant haut-fonctionnaire – un diplomate nommé directeur de l’agence Vietnam-Presse et intervenant régulièrement comme interprète personnel du président - il était normal que Maman renseigne ses parents sur le travail de son mari. Sa correspondance est émaillée de commentaires inquiets sur les événements militaires de l’époque. La République du Vietnam était un jeune État aux prises avec une insurrection menée par le FLN (Front de Libération Nationale du Vietnam), mouvement soutenu par le régime communiste de Hanoi (Le Vietnam du nord).

       Travail fiévreux donc et étendu sur de longs mois pour trier dans tout cela et tâcher d’extraire l’essentiel des lettres de ma mère, de faire la synthèse mes copieuses lectures et des abondantes conversations que j’ai pu avoir avec des témoins de cette période, à commencer par mon père et ses frères, sans oublier ses cousins qui, dans certains cas, avaient choisi le camp adverse, celui de la Révolution.

       Ne pas paniquer, ne pas se noyer dans la documentation, respecter les uns et les autres et enfin s’efforcer de faire naître de l’émotion de cet indispensable travail d’érudition, voilà mon état d’esprit.

       J’ai aussi voulu éviter le manichéisme dans ma description des événements historiques ! J’en avais assez d’entendre encenser les uns tandis que l’on traînait les autres dans la boue. C’est simpliste et sot. Mais qu’est-ce que ça s’est pratiqué !! Le manichéisme est un pur produit de la guerre, du conflit.

       Délicat aussi de parler de notre vie de famille et donc de la vie de couple de mes parents. Mon but n’était pas d’accabler mes parents. Ils ont fait ce qu’ils ont pu dans des circonstances très difficiles, mais je voulais raconter notre quotidien avec véracité.

       Recherche de la vérité, mais aussi nécessité de montrer du tact, de la finesse. Pas de règlements de compte donc, mais un effort pour comprendre les motivations et les raisons des uns et des autres.

- Evoquer le Vietnam de cette période n'est pas toujours facile ; la fiction, même avec un fond historique vous permet-elle de vous livrer plus intimement sur cette période?

        Dans Une si jolie petite guerre, je n’ai pas fait de fiction. Je me suis efforcé de coller le plus possible à la réalité. Je n’ai rien inventé. Tout ce que je raconte, nous l’avons vécu. Pas les batailles dans la campagne, bien sûr, mais les scènes où je nous représente, nous les Truong, sont authentiques.

       J’ai d’autres projets où la fiction - ou disons une part de fiction - reposant sur de solides fondations documentaires me donnera une plus grande latitude que le pur documentaire.

- Le Vietnam est peu présent dans la littérature jeunesse, mis à part les livres sur la guerre. Selon vous pourquoi n'avons-nous pas de fictions sur le Vietnam d'aujourd'hui?

       Ah bon ? Il y a de nombreux livres jeunesse sur la guerre du Vietnam ? Lesquels ? Ça m’a échappé !

       La guerre est un sujet un peu tabou en littérature jeunesse. On comprend bien pourquoi. Ce n’est pas joli, la guerre, nous dit-on, à juste titre. Nombreux sont les éditeurs (éditrices ?) à vouloir épargner ça à nos chères têtes blondes (ou brunes). Pas joli, la guerre, certes, mais souvent spectaculaire, surtout pour ceux qui sont à l’abri du danger, bien entendu.

       Pardon pour ceux que j’oublie, mais je ne connais que très peu de livres jeunesse sur la guerre du Vietnam à part Nam de la guerre de Nicole Vidal dans la collection Les couleurs de l’Histoire, aux Editions Actes Sud Junior, 2000. Il y a aussi J’ai vécu la guerre du Vietnam, rassemblant trois témoignages – dont le mien – recueillis par Leigh Sauerwein dans la collection J’ai vécu chez Bayard (Je bouquine). Je connais aussi La Onzième heure de Claire Mazard sur la fin de la guerre d’Indochine chez Oscar éditions. Encore plus taboue que la guerre en général est la guerre d’Indochine, considérée par bon nombre de Français comme une « sale guerre » (Y-a-t-il des guerres propres ?). C’est plus compliqué que cela et il serait temps, là aussi, de sortir des clichés simplistes. Cela fait partie de mes projets, mais plus ça va, plus j’ai envie de m’adresser à un lectorat ado-adulte. Il y a trop de restrictions en jeunesse. C’est inévitable, d’ailleurs.

- Pourquoi pas de fictions sur le Vietnam d’aujourd’hui ?

       Je n’en sais rien. Peut-être parce que le Vietnam d’aujourd’hui est moins exotique car il fait tout pour ressembler à l’occident. C’est ça la mondialisation.

       Je vois surtout des récits de voyage sur le Vietnam, comme celui de Claire Ubac, Le Fruit du dragon, L’Ecole des loisirs, 2003 ou le carnet de voyage de Bruno Pilorget et Didier Dufresne: Le Journal de Victor Dubray au Vietnam, Mango jeunesse, 2006. Cela dit, je ne suis pas au courant de tout !

       Ah oui, en BD, il y a les chouettes albums de Clément Baloup, un ami métis franco-vietnamien, lui aussi : Little Saigon, Quitter Saigon, La Concubine rouge, etc.

- Quelle image du Vietnam aimeriez-vous donner aux jeunes lecteurs?

       Quelle image ? Il y a de multiples visages du Vietnam. C’est un pays très attachant qui a eu une histoire très (trop ?) mouvementée. Le Vietnam a connu trop souvent la guerre.

       Longtemps dominée par la Chine, le Vietnam est une nation qui a souvent envahi ses voisins (les Chams, Les Laos, les Khmers), avant de connaître cent ans de colonisation par les Français.

       La décolonisation du Vietnam (et de l’Indochine, soit Vietnam, Cambodge et Laos) a été particulièrement douloureuse. Après le départ des Français, les Vietnamiens sont devenus l’instrument des grandes puissances et ils se sont déchirés pendant 30 ans (1945-75).

       Mais il faut dépasser cette image guerrière. À présent, heureusement, c’est la paix et la Vietnam est un pays qui a beaucoup à offrir : sa population, sa cuisine, ses paysages, son dynamisme économique, son art, sa capacité d’oubli et de résilience.

- Les quelques rares personnages vietnamiens, vu par d'autres auteurs, sont souvent de jeunes gens pauvres, malchanceux, orphelins... Au contraire des personnages chinois il y a peu d'évolution pour les Vietnamiens...Pensez-vous que l'image des Vietnamiens en France n'a pas beaucoup évolué ?

       Je ne sais pas s’il y a beaucoup personnages de Vietnamiens dans la littérature jeunesse française. Je ne lis pas tout, loin de là !

       J’avoue être le plus souvent tourné vers le passé proche du Vietnam car il me semble qu’il n’a pas encore été convenablement raconté. On en reste encore trop souvent à des clichés un peu rapides sur les Asiatiques en général. L’équivalent du béret-baguette-camembert pour les Français, ce qui est un peu sommaire, non ?

       Je vois mon rôle comme celui d’un passeur. J’essaie de faire le lien entre Français et Vietnamiens. J’aimerais que l’on comprenne que les Vietnamiens, malgré des différences, ou disons des particularismes, sont des êtres comme les autres.

- Pourriez-vous imaginer une histoire avec un jeune héros d'origine vietnamienne en France?

       Oui, probablement.

- Quel type d'histoire pourriez-vous ou aimeriez-vous écrire pour un jeune lecteur sur ce sujet?

       Pour l’instant, je suis en train d’écrire la suite d’Une si jolie petite guerre qui s’appellera Give Peace A Chance. Cette BD portera sur la période 1963-75. La guerre du Vietnam a pris fin en 1975. J’y raconterai la suite de notre saga familiale qui s’est déroulée en Angleterre où nous nous sommes installés en 1963. J’expliquerai que d’Europe nous suivions anxieusement la guerre du Vietnam. Celle-ci continuait d’influencer nos existences.

       Je vais donc décrire mon expérience, celle d’un jeune métis franco-vietnamien vivant en Angleterre.

       En 1972 je suis venu terminer mon lycée à St-Malo, puis après le Bac (1974), j’ai commencé mes études universitaires à Sciences Po Paris. Je décrirai donc les aventures d’un jeune lycéen puis étudiant (héros ? Non !) d’origine vietnamienne découvrant la vie en France au milieu des années 70.

-      Vous illustrez de nombreux livres d'auteurs : sur quels critères choisissez-vous ces livres?

       Bah, je prends ce que les éditeurs me proposent, dans l’ensemble. Il est rare que je refuse un texte. Nous sommes des mercenaires, nous les illustrateurs (ha ha !) ! Je mange à tous les râteliers. Evidemment, je refuserais un texte si je le trouvais bête ou méchant, mais ça n’arrive quasiment jamais.

       Il est rare que je sois transporté, je dois dire… Normal, ces textes ne sont pas écrits pour un vieux grognon de 56 ans, mais pour de jeunes lecteurs de 8-12 ans ou plus !

       Je dois dire que je ne lis pratiquement que ce qui tombe dans mon escarcelle. Mon propre travail d’écriture m’occupe beaucoup !

       Plus ça va, plus j’ai envie d’écrire mes propres textes, autant que possible. Ecrire la partition avant de l’interpréter est le meilleur moyen d’être bien servi (Au moins, si ce n’est pas bon, c’est de ma faute !).

- Vous avez vécu dans plusieurs pays ; vos livres y sont-ils publiés aussi?  

       Une si jolie petite guerre va sortir en Espagne. J’espère qu’une version anglaise et surtout américaine sera publiée un jour ! J’aimerais atteindre la diaspora vietnamienne des pays anglophones (USA, Canada, Australie, etc.), ainsi que les Américains (et Australiens) concernés par la guerre du Vietnam.

- Avez-vous des projets pour d'autres supports (film,...)?

       Je m’intéresse beaucoup au documentaire. Je collabore en ce moment à une documentaire de Daniel Roussel pour ARTE portant sur les négociations de paix qui eurent lieu à Paris de 1968 à 1973. J’illustre une séquence animée donnant des visuels à quelques enregistrements des conversations secrètes entre Henry Kissinger et son antagoniste vietnamien du FNL, Le Duc Tho.

       C’est un domaine que j’aimerais développer. Mon travail est assez solitaire et je me demande parfois ce que j’ai fait pour mériter ça ! Ha ha !

       Un beau documentaire de 52’, signé Marie-Christine Courtès, raconte la réalisation de mon roman graphique Une si jolie petite guerre. Il se nomme Mille jours à Saigon (Vivement lundi !, Rennes, 2012). Ce film tourné en 2011 à Paris, St-Malo et Saigon fut une belle expérience.

       J’aimerais bien faire du cinoche, en adaptant Une si jolie petite guerre en film d’animation, par exemple. Vaste programme !

       J’ai signé la conception graphique d’un film d’animation de 26’, primé à Annecy en 2006 : Petit Wang d’Henri Heidsieck (La Fabrique, 2005). sur un scénario d’Annick Le Ray. Expérience passionnante !

       Il me faudrait deux vies !

- Quels sont les livres qui vous ont marqué dans votre jeunesse?

       La liste est trop longue ! St-Exupéry, Camus, comme tout le monde, mais aussi une littérature considérée comme moins noble, que je dévorais dès l’âge de 11-12 ans, celle des récits sur la guerre de 14-18 (Remarque, Barbusse ) et celle des romans sur l’Indochine écrits par Jean Hougron, Jean Lartéguy, Lucien Bodard, etc. La 317e section de Pierre Schoendorffer est un beau livre avant d’être un beau film.

       J’ai été marqué par la guerre à mon plus jeune âge. En Angleterre, où j’ai vécu pendant 9 ans (mes parents y sont restés 20 ans), j’en remettais une dose en lisant beaucoup les comics de guerre anglais.

       Plus tard, après Sciences Po, j’ai étudié la littérature anglaise et américaine à la Sorbonne. Tout cela (et surtout certaines tirades de Shakespeare) m’a marqué. C’est pour ça que j’ai écrit une petite bio de Winston Churchill chez Actes-Sud Junior, dans la collection T’étais qui, toi ?.

       J’aime beaucoup Pierre Loti aussi. Un auteur méconnu. Mais j’ai commencé à le lire après mes 25 ans.

-      Comment est née votre passion pour le dessin?

       Tout gamin, je dessinais, mais il a fallu beaucoup de temps pour que je me rende compte que c’était là un métier possible pour moi. C’est un don que je tiens de mes parents, je suppose. Ma mère dessinait très bien. Mon père aimait faire des photos. Mais aucun des deux ne prenaient ça vraiment au sérieux. Mon frère Dominique dessinait admirablement bien, mais il ne s’en rendait pas compte, je crois.

        Dans ma famille, seules les études dites « sérieuses » (les concours !) étaient respectables.

       Au fond, nous étions en quelque sorte des immigrés. Instruits (et non pas aisés), mais immigrés tout de même, et tout notre avenir en Europe était à bâtir. La consigne des parents était : « Profil bas. Ne vous faites pas remarquer. Soyez les premiers de la classe. » Nous ne les respections que difficilement, ces mots d’ordre ! Ha ha ha ! Mais j’ai intégré ça, quand même. C’est le cas de nombreux Vietnamiens qui se sont fait une nouvelle vie en occident. Ils sont devenus médecins, profs, informaticiens, restaurateurs, que sais-je ? Aujourd’hui, leurs enfants s’autorisent à songer à des métiers artistiques plus risqués : illustrateurs, cinéaste, musiciens, etc.

       La guerre nous a chassé d’Asie. Arrivés en Europe, il a fallu redémarrer presque à zéro, apprendre une nouvelle langue à fond (l’anglais), se tailler une place, faire ses preuves, étudier, travailler, si possible décrocher des diplômes prestigieux…

       Qui sait ce que nous aurions fait dans la vie si nous avions eu la paix au Vietnam dans mon enfance ?

 

Paris, le 25 septembre 2013.



BIBLIOGRAPHIE :

(non exhaustive, titres de la bibliothèque "chine-des-enfants")

"A la poursuite de Kim" / Ashley, Bernard Ed. Gallimard (folio cadet),1993

Kim Lung part pour la première fois avec son école en classe de mer... Les souvenirs ressurgissent : son père et son oncle sont des boat people...

"A la recherche du soleil" / Nguyen Nga L'Harmattan (contes des quatre vents), 1983

Version d'un conte connu entre autre e Asie

"Air Force Vietnam" / Wallace XG Ed. Zéphyr, 2011

Un livre très illustré et documenté sur l'armée de l'air durant la guerre. (Pour les ados/adultes)

"Alvin Ho" / Look Lénore Ed.Tourbillon, 2011

Série dont le héros est un garçon qui entre en CE1, allergique à l'école.

"Basha enfant Mhong-fleur" / Giraud, Hervé Ed.PEMF (enfant du monde), 2002

Documentaire illustré sur cette minorité vietnamienne.

"Le Buffle et le grain de riz" / Nguyen Nga Ed. L'Harmattan, 1983

Conte bilingue

"Le Carambolier" / Nguyen Nga Ed. L'Hamattan (contes des quatre vents), 1983

Deux frères reçoivent un héritage ; l'ainé, cupide, ne laisse à son frère qu'un lopin de terre et un carambolier... bilingue

"Chassé-croisé" / Guillaume Guéraud Ed. Rouerge (doado), 2004

L’amitié entre Myrtille, jeune Française adoptée d’origine vietnamienne, et Momo, jeune Marocain sans-papiers qui sera expulsé malgré les efforts de la population.

"Combat : air" / Liardet, Jean-P Ed. Zeéphyr, 2011

Livre richement illustré et documenté sur l'aviation durant la guerre (ados/adultes)

"Comment la mer devint salée" / Minh Tran Huy Ed. Actes sud junior, 2011

Une version vietnamienne de ce conte (disponible sur "chine-des-enfants")

"Contes d'autrefois du Vietnam" (bilingue) Ngo Van Ed.You Feng, 2001

Contes et légendes des "pourquoi" et "comment", rééditions chez Flammarion

"Contes du Viêt-nam" / Nguyên-Xuân-Hûng Ed. Flammarion (castor poche), (rééd.)

"Contes vietnamiens" / Honzrak, Frantisek Ed. Gründ, 1991

"Le Coq des pagodes" / Pham, Thérèse Ed. Syros (contes nomades), 2011

recueil de courts contes inspirés du bouddhisme.

"Le Crapaud et la pluie" / Tanaka, Béatrice Ed. La Farandole, 1971
"Le Crapaud faiseur de pluie" / Nguyen Nga Ed. L'Harmattan, 1983
"Cuoi, le garçon dan la lune" Nguyen Nga Ed. L'Harmattan (contes des quatre vents), 1983

contes vietnamiens bilingues

"Dragons et dragons" / Sellier, Marie Ed. P Picquier, 2012

Coffret de quatre contes dont un vietnamien

"L'éléphant combattant son cornac" / Vu, Hung Ed.en langues étrangères, 1977

"Les Enfants qui rêvaient de traverser la mer" / Ahn Duyen Ed. Seuil, 1999

1975. Le narrateur est arrêté à Saïgon et emrpisonné. Quatre ans plus tard, il survit comme cyclo-pousse. Sa la femme l'a quitté et il s'intéresse aux enfants abandonnés.

"Faire le mort" / Casta, Stefan Ed. T Magnier, 2004

Un jeune vietnamien adopté vit dans une bourgade suédoise. Lors d'une randonnée en montagne avec des jeunes de son âge, ses camarades, îvres, ne l'ayant jamais vraiment intégré dans leur groupe s'en prennent physiquement à lui. Sa seule chance, faire le mort pour survivre.

"Fleur d’eau" /  Truong, Marcelino Ed. Gautier Languereau, 2002

Histoire d'un couple qui n'a pas d'enfant...

"Le Fruit du dragon" / Ubac, Claire Ed.Ecole des loisirs, 2003

A contre coeur, une jeune fille fait un voyage au Vietnam où elle va retrouver son histoire.

"Ho Chi Minh : de l'Indochine au Vietnam" / Hémery, Daniel Ed.Gallimard, 1990

Dans la collection "décuvertes", très riche documentaire (ados/adultes)

"L'Homme qui court" / Bauer, Michael Gérard Ed. Bayard, 2012

Aux-Etats-Unis, un jeune homme dessine le portrait d'un vétéran du Vietnam. Très réservé, ce dernier va se livrer...

"Indochine 54 ; tombés du ciel" / Descornes, Stéphane Ed. Nathan (roman de la mémoire), 2010

6 mai 1954, deux jours avant la chute de Diên Biên Phu. Alors qu'il bombarde la cuvette de Diên Biên Phu, un avion français est abattu par la DCA. Deux hommes : Kubler, un artilleur, et Jean Prieur, un photographe, réchappent de l'accident, mais sont capturés par les « Viets »... Collection démago-pédagogique.

"Joe la pêche" / Legendre, Françoise Ed.Père castor, 1999

Joe est une star dans sa classe mais un jour une jeune fille étrange s'assied à côté de lui...

"Le Journal de Victor Dubray au Viêt-nam" / Dud=fresne, Didier Ed.Mango, 2006

Victor accompagne son père au Viêt Nam. Ce sont des vacances partagées car ses parents sont séparés. Peu à peu le garçon se laisse gagner par l’enthousiasme de son père, sa curiosité, son empathie pour les gens rencontrés, ses émotions pour tout ce qu’il voit...

"Khanh, Dung et Nghiep vivent au Vietnam" Ed. de la Martinière, 2009

Documentaire sur le Viêtnam actuel, d'enfants venant de régions différentes.

"La légende des gâteaux du têt" / Nguyen Nga Ed. L'Harmattan (contes des quatre vents), 1989

La légende du Nouvel an vietnamien.

"La légende du sel" / Ed. L'Harmattan (contes d'ici et d'ailleurs), 1976

une des nombreuses versions du conte

"Là où vont nos pères" / Shaun Tan Ed. Dargaud, 2007

BD remarquable, sans texte en noir et blanc, hommage aux migrants vers les Etats-Unis.

"Lorient-Québec, Lasalle : Hurtubise" /Leila sebbar Ed.Gamma (plus), 1995

Lorient-Québec Un jeune Vietnamien, débarque à Lorient, en France. Il a quitté sa mère et sa sœur dans un camp en Asie. Trouvera-t-il un bateau pour le Québec, sa destination finale ?

"Lua le génie du riz" Ed. PEMF (côt pile côté face), 2004

Légende sur l'oigine de la culture du eiz au Vietnam, suivi d'un documentaire.

"Made in Vietnam" / Philipps, Carolin Ed.Bayard, 2012

Lan, 14 ans, travaille dans une fabrique de baskets pour assurer la survie de sa famille. Elle vit en permanence à la limite de ses forces. Un jour, elle fait la connaissance de Taï Lê, l’héritier de l’entreprise, qui l'invite à une fête avec ses amis. Cette nuit-là, Lan ne dort que deux heures ! Or, les conditions de travail ne cessent de se dégrader ...

"Mai t'invite au Vietnam" / revue Youpi, N°152, 2001

Une première apprche du Vietnam pour les plus jeunes

"Mémoires d'un viet kieu" / Baloup C Ed. La Boite à bulles, 200-

Le premier tome propose quatre témoignages ayant du fuir leur pays ; le deuxième volume aborde la diaspora aux Etats-Unis

"Mon carnet vietnamien" / Sellier, Marie Ed. Nathan, 2005

sous forme de journal, la quête d'un petit garçon, Nicolas, qui a été adopté voudrait savoir qui sont ses parents. Né à Hoi An, il envoie une lettre o Sœur Parfum qui est la directrice de l'orphelinat où ses parents adoptifs sont venus le chercher.

"Mon nouveau frère" / Reysset, Karine Ed. Ecole des loisirs, 2004

Difficile lorsque 'on est adopté d'être le frère ainé de la famille...

"Mon pépé est un fantôme" / TaDuc, Olivier (ill.) Ed. Dupuis, 2008

Napoléon Tran est le héros de cette série. Métisse, il raconte son quotidien ordinaire...

"Mon pays perdu" / Quang Nhuong Huynh Ed. Père Castor, 1984

Dans un hameau à la lisière de la jungle : souvenirs d'enfance au Vietnam

"Mong Khéo" / Baloup, Clément Ed. Carabas, 2009

Mong Khéo est un vaurien qui sillonne les routes vietnamiennes. Alors qu’il mange paisiblement dans un troquet, il est interloqué par une dispute entre jeunes du village. Il ne peut s’empêcher d’intervenir malgré l’opposition du restaurateur. Une fois le calme revenu, la grand-mère de la jeune Phuong, ayant eu vent des actes du vaurien, implore Mong Khéo de l’aider. En effet, sa petite-fille chérie a été enlevée.

"La Montagne aux trois questions" / Tanaka, Béatrice Ed. A Michel (petits contes de sagesse), 1998

Il était une fois, un jeune homme très malheureux. Rien qu'en le regardant, on comprenait pourquoi : il était laid. Afin de connaître la raison de sa disgrâce, il part à la recherche de la Montagne où le Ciel rencontre la Terre.

"Nam, enfant adopté" / Broere, Rien Ed.Hatier, 1997

"Nam de la guerre" / Vidal, Nicole (ill. M Truong) Ed. Actes sud junior, 2000

"Nuage! Nuaaaage!" / Truong, Marcelino Ed.Gautier Languereau, 2003

Fleur d'eau a bien grandi... Dans la petite ville côtière de Hôi An, la petite fille et son canard Nuage, au joli plumage blanc, ne se quittent jamais. Mais un jour, son père lui offre un grillon au chant envoûtant. Nuage se sent alors triste et délaissé. Il décide de partir et d'oublier Fleur d'eau...

"Le Pacte de Saïgon" / Lu-K Ed. du Sorbier, 2007

A Saigon en 1932, Binh et Théo sont les meilleurs amis du monde. A l'école ils sont dans la même classe, mais pendant la récréation un mur de bambou les sépare. Chacun avec sa religion essaie de trouver une solution.

"Pêcheur d'espoir" / Girin, Michel Ed. Bayard (je bouquine), 1991

Au Vietnam, Pham, un jeune pêcheur recherche les plus grosses crevettes. Cette passion le fait vivre avec sa famille. Mais les Australiens commencent à installer un élevage...

"Petit Printemps Vietnamien" /  Claire Mazard Ed. Flammarion (castor poche), 1994

Tim est fils unique, il a toujours rêvé d'avoir un petit frère. Aussi lorsque ses parents lui annoncent l'arrivée d'un garçon venu se faire opérer en France, il se fait une joie à l'idée de partager sa chambre avec un copain de son âge. Hélas, c'est une fille qui arrive ! et bien plus jeune que lui ! Tim est furieux

"Phoenix et le dragon" / Son Ed. Glénat, 1991

série sur le Vietnam

"Pigeons : mode d'emploi" / Tran Quoc Trung Ed. Ecole des loisirs, 2002

Adrien a deux phobies dans la vie : sa grand-mère et les pigeons.

"La Planque" / Fajardie Frédéric, Ed. Syros, « Souris noire », 1998.

La bande des six découvre dans une usine désaffectée Ngo Van Fu, jeune clandestin vietnamien et témoin d’un trafic de drogue que les enfants vont démanteler.

"Portée par le vent" / Pak, Soyung, Truong, Marcelino Ed. Gautier Languereau, 2003

Un homme raconte à sa fille l'histoire d'une graine qui, contrairement à d'autres qui poussent sur la terre où elles sont nées, est portée par le vent vers une terre plus accueillante, vers un endroit où le soleil est plus chaud et l'eau plus abondante.

"Reborn" / Robberecht, Thierry Ed. Mijade, 2013

Alors que la vie sur Terre devient critique, un jeune vietnamien tente de se rendre su une planète plus accueillante...

"Le silure et le crapaud" (bilingue) / Nguyen Nga Ed. L'Harmattan (contes des quatre vents), 1983

conte bilingue

"Taï" / C Dubois Ed. Ecole des loisirs, 1999

"Thiên An ou la grande traversée" / Goby, Valentine Ed. Autrement jeunesse, 2009

les épreuves vécues par les réfugiés et plus particulièrement par ceux du Sud-Est asiatique. Nous voici plongés en arrière, juste après la guerre du Vietnam, au moment où des familles fuient en masse le régime communiste en place.

"Le Trésor de l'homme" / Tanaka, Béatrice (ill.) Ed. La Farandole, 1971

Recueil de référence, contes vietnamiens documentés

"Les trois questions" / Tolstoi, Léon Ed. Circonflexe, 2003

Adaptation du tete de Tolstoï

"Tuan et les crabes" / Pouget, Anne Ed. L'Harmattan (contes des quatre vents), 2001

conte bilingue

"Une journée à Hanoï" / Truong, Marcelino (ill.) Ed. Hachette, 1997

Un album documentaire riche et rare sur ce thème

"Une si jolie petite guerre" / Truong, Marcelino Ed. Denoel, 2013

Témoignage de l'auteur sur sa vie durant la guerre, à Saïgon.

"Vietnam" / Schwarzenauer, Friedrich Ed. Vilo, 2005

(1ère éd. 1993) doc illustré

"La Voyante du temple" / Truong, Marcelino Ed. Gautier Languereau, 2005

Fleur d'eau est très inquiète. Depuis quelque temps, Glou-Glou, son mainate, ne parle plus. En accompagnant sa maman au marché, elle passera chez M. Bô, l'oiselier...