VIEILLARD

GRANDS-PARENTS

La maison typique chinoise abrite une famille entière : les grands-parents sont au centre du foyer, protégés, respectés ; la belle-fille devant s'occuper de ses beaux-parents qui eux, s'occupent des petits-enfants dans la journée.

Dans la société, ils sont gardiens de la sagesse et du savoir.

 

Avec l'arrivée des éditions en langues étrangères, c'est une nouvelle société qui est proposée. La famille explose au profit de la collectivité. Le savoir et la sagesse sont délivrés par la propagande. Les enfants apprennent ensemble à servir le pays. Il n'y a plus de passé référent, pas de futur en dehors du parti communisme.

 

La civilisation chinoise, riche en traditions et superstitions ne peut s'éffacer totalement face à une société nouvelle et le communisme doit composer en replacant les personnes âgées dans la société.

On ne parle plus alors de personnes âgées, de grands-parents mais de vieillards dont les cheveux blancs sont la caractéristique.

 

Le vieillard et la vieille femme ont un rôle spécifique dans la fiction.

LE VIEILLARD

C'est unn homme très âgé, reconnaissable à sa longue barbe et cheveux blancs. C'est un vieil homme solitaire qui aparait brusquement lorsque le héros à besoin d'aide. Il impose le respect, entouré de mystère.

 

"Un soir, alors qu'il s'endort, il voit soudain un homme devant lui. Chen n'a pas peur. La barbe de l'homme est blanche, ses yeux sont doux, sa voix chaude. Chen lui sourit". (Le pinceau magique F Jay/Magnard). Le vieillard offre un objet convoité, un conseil plein de sagesse et disparait.

Il aide donc le héros ou alors lui impose des épreuves : dans "la hâche d'or", il semble vivre dans les eaux et lorsqu'un pauvre enfant y laisse tomber son seul outil de travail, il test son honnêteté et saura le punir.

 

Mi homme, mi dieu : il s'agit parfois d'un être extraordinaire, se déplaçant sur un nuage et use de magie pour le héros.

La sagesse est ce qui le caractérise le mieux : "l'enfant honnête" connu aussi sous le nom de "empereur en herbe" relate l'histoire d'un vieil empereur chinois : contraiement aux nombreux empereurs cruels et sanguinaires, celui-ci est un sage, aimé du peuple. Il n'a pas de descendance (autre aspect du vieillard) et doit désigner son successeur. Il soumet les enfants chinois à une épreuve d'honnêteté. Le héros de l'histoire, un pauvre petit paysan, s'efface devant la sagesse et intelligence du vieil homme.

 

Un album rend parfaitement ce propos : "l'aube" de Shulevitz ; un grand-père enmène son petit-fils camper au bord d'un lac. Page après page, il ne se passe presque rien : juste la nature qui se réveille. Avec "Moi Ming" de Bernos, c'est le caractère du grand-père qui s'exprime : il est pauvre mais fier d'être chinois et grand-père d'une ravissante petite fille.

 

"L'enfant du bananier" nous montre au contraire un vieil homme fatigué par le travail. Il rêve d'avoir un jeune fils qui s'occupera du travail et de sa santé. Il va naitre par magie dans une banane. Mais le héros est l'enfant et c'est une mystérieuse femme qui va le mettre à l'épreuve...

 

 

LE VIEILLARD EN OCCIDENT

Nos jeunes héros vivant en Occident sont nostalgiques et pensent au pays. C'est alors à leur grand-père qu'ils pensent... Ils caractérisent alors la Chine ancestrale, traditionnelle : l'un d'eux va envoyer une cage avec un oiseau à sa petite fille partie en France.

 

En France, ces vieux hommes représentent le mystère. Ils tiennent une boutique d'antiquité ou sont médecins.

 

LA VIEILLE FEMME

Elle est peu présente et occupe une place étrang dans la fiction. Dans "Du Fu et la pauvre vieille", elle est l'héroïne de l'histoire pourtant, on ne s'est rien si ce n'est qu'elle est seule et pauvre. Un homme est réprimandé parqu'il a essayé d'empêcher la vieille de prendre quelques fruits dans son jardin.

 

"Petit cadeau" montre une vieille femme offrant un bébé à un couple qui se désespère de ne pas avoir d'enfant. Nous apprenons juste qu'elle est envoyée par l'empereur.

 

Li Bai est devenu un célèbre poète en rencontrant une vieille femme au bord d'une rivière : celle-ci s'épuisait à fabriquer une aiguille. Il comprit que, bien que vieille, elle se donnait du mal pour travailler et que lui, devait en prendre l'exemple... (Cao Chong pèse l'éléphant)

 

Les vieilles femmes n'ont que peu de place dans la fiction. "Mémé Xiao goûte la vie" est une exception. Cette histoire d'après Xu Dishan (première partie du Xxème siècle), nous présente une grand-mère bien sympathique, souriante, qui retrouve un ami d'enfance : amour et joies de la vie à travers ses souvenirs.

 

LA GRAND-MERE DU PETIT CHAPERON ROUGE

Le Petit Chaperon rouge existe aussi en Chine. Pourtant, même si la grand-mère attend son ou ses petits-enfants, elle est curieusement absente. Dans "Lon Po Po", les enfants rencontrent directement le loup dans la maison de mère-grand ; quant à "la grand-mère ours", c'est un ours (qui remplace le loup) déguisé en grand-mère qui sera sauvagement tué par le petit chaperon qui, avec son petit frère, retrouvera sa maman... mais aucune trace de grand-mère!

 

L'enfant au service de ses parents et grands-parents, vieillards vivant au sein même de la famille ont laissé place à la vie en collectivité où les ancêtres n'ont plus leur place. La fiction actuelle laisse deviner la nouvelle société chinoise, où les enfants partent en ville chercher du travail, loin de la maison familiale. Le rôle et la place des personnes âgées est à réinventer.

 

 

BIBLIOGRAPHIE

BERNOS Clotilde "Moi, Ming" Rue du monde, 2002

"Cao Chong pèse l'éléphant" Ed. en langues étrangères, 1981

FANG Yuan "La hâche d'or" Ed. en langues étrangères, 1981

"Grand-mère ours" Ed. en langues étrangères, 1979

HUA, Shiming "Du Fu et la pauvre vieille" Zhaohua, 1985

JAY Françoise "Le pinceau magique" Magnard, 2007

JI Hua "Lu Ban fait son apprentissage" Ed. des livres en langues étrangères, 1981

JIANG Zhenli "L'enfant honnête" Livres du Dauphin, 1988

LECUYER, Nathalie "Lin Lin la petite fille du restaurant chinois" Milan, 1996

"Le médecin chinois" Imagerie d'Epinal, 19-?

MIAO Ying-tang "De bons enfants" Ed. e langues étrangères, 1974

MODERE, Armelle "Petit-cadeau" Ecole des loisirs, 2006

SHULEVITZ, Uri "L'aube" Circonflexe, 1994

"Tchen Lo-Ming et sa famille" Revue B.T., 1959-1960

VATINEL, Pascal "Les légendes de Fleur de Printemps" Bleu de Chine, 2007

"La Vie quotidienne en Chine populaire" revue BT2, 1984

WANG Yanrong "Les pierres multicolores" Zhaohua, 1986

WEN Yi "L'eau du puits de Wujing" Ed. des livres en langues étrangères, 1981

YEN MAH, Adeline "Une enfance chinoise", Flammarion, 2005

XIAO Ganniu "L'enfant du bananier" Livres du Dauphin, 1987

XU Dishan "Mémé Xiao gôute la vie" HongFei, 2008