BEBE CHINOIS
BEBES CHINOIS
Lorsque Mao arrive au pouvoir, il ne limite pas les naissances, bien au contraire. Le pays a besoin de bras! Mais il fermera les yeux sur les infanticides concernant les filles, jusqu'en 1953. C'est en 1954, constatant que les nombreuses naissances ne sont pas forcément favorables à l'économie qu'il décide de les limiter. Comprenant que les chinois n'accepteront jamais d'avoir pour seul enfant une fille, les autorités permettent un deuxième enfant si le premier n'est pas un garçon... En 1994 une loi permet, grâce à l'échographie d'avorter d'un enfant handicapé, donc d'une fille. Avec le boom économique, les disparités se font plus criantes encore entre l'enfant unique de la ville et celui de la campagne. L'homme riche de la ville peut s'acheter une fille de la campagne, sans s'embarasser de sa "belle famille". Les bébés chinois sont très appréciés aussi à l'adoption car leur seul "défaut" étant celui d'être de sexe féminin...
Avoir un bébé chinois se conçoit donc différament selon que l'on soit adoptant canadien, paysan du Xingjiang, riche homme d'affaire de Shanghai...
UN ENFANT DESIRE
Un enfant -un garçon surtout- est d'autant plus désiré qu'il doit aider les parents ; alors peut importe s'il n'arrive pas tout à fait naturellement!
Le vendeur de bananes espère tant avoir un fils car il est bossu et trop vieux. C'est dans une banane que celui-ci arrive. très vite, il fera le travail de son père et fera tout pour le guérir (l'enfant du bnanier)...
Deux jeunes femmes se désespèrent de ne pas avoir d'enfant : c'est une petite fille qui va naitre dans une citrouille : elles décident de l'élever ensemble (le secret de la citrouille). Cette histoire est assez rare et occidentale. Généralement les bébés, à l'image de l'enfant du bananier naissant d'une étrange manière, sont souvent le fruit d'une récompene ou d'un échange contre service. Un soir, une vieille femme frappe à la porte de pauvres paysans. Ceux-ci vont l'aider. En échange, elle leur dépose un bébé, fille. Les deux paysans ne sont pas si heureux car ils ne savent comment subvenir à ses besoins. Mais le papa, adroit de ses mains, saura constituer un mobilier adapté...
Dans "200 petits chinois" une femme très malheureuse de ne pas avoir d'enfant n'a aucun état d'âme à abandonner 198 bébés...
CARACTERISTIQUES
Ce que le touriste remarquera chez les plus petits, c'est la culotte fendue des enfants qui ne sont pas encore propres, et les poussettes dans lesquelles ils sont promenés...
Les enfants ne sont pas scolarisés avant l'âge de sept ans. A la maternelle ils apprennent cependant beaucoup...
APPRENDRE
Si l'enfant unique est de rigueur, il n'est jamais seul : dès son plus jeune âge, il vit en collectivité et doit apprendre à travailler, servir...
A peine nés, les 198 petits chinois (200 petits chinois) doivent travailler s'ils veulent manger.
Apprendre en dehors de la scolarité : "être de service"...
Dans le sérieux Bibliothèque de Travail de 1959, le reportage décrit la vie du petit Tchen :
"Pourtant les petits savent déjà se rendre utiles. Quand je suis allé voir l'école, notre Tchen était de service. Il était tout fier de distribuer des petits gâteaux : trois par petites personnes".
"Je suis de service aujourd'hui" illustre bien cette discipline toute militaire.
Cette responsabilité, souvent prise en l'absence d'adulte, rend l'enfant trop mature, faisant presque peur!
Avec "Le petit éléphant veut retrouver sa maman", c'est une toute petite jeune fille qui va essayer de résoudre un problème toute seule... Elle a même une paire de jumelles!
Lei Lei est un petit pékinois qui fait des caprices à son papa. Cet album moderne montre un papa s'occupant de son fils alors qu maman travaille. Mais Lei Lei s'ennuie au jardin d'enfants : ce qu'il veut, lui, c'est apprendre! Alors, pendant la sieste, la maitresse lui montre un livre...
Dès son plus jeune âge, l'enfant apprend... mais pas sous fome de jeu.
ENFANT ADOPTE
Les albums (en français) commencent à traiter ce thème. Alors que pour les enfants asiatiques adoptés l'on trouve aussi beaucoup de vietnamiens et de coréens, entre autres, c'est souvent à un enfant chinois qu'il est fait référence et, généralement, des filles...
Si ces livres abordent la thématique avec beaucoup de pudeur, de beaux textes, c'est aussi de manière très enjolivée.
"Mon bébé du bout du monde", "maman(s) d'amour" sont de vrais contes poétiques. Un univers rassurant, de beaux sourires, des couleurs vives... Il est vrai que ces enfants ne sont pas adopés pour cause de guerre, de famille à problèmes (alcool, drogue...), de famine...mais juste parce qu'elles sont des filles.
BIBLIOGRAPHIE
"Les deux cents petits chinois" Collection Harmonie, 19-? (à lire en ligne sur le site)
"L'enfant du bananier" Xiao Ganniu Livres du Dauphin, 1987
"Je suis de service aujourd'hui" Yang Yi et Liang Ke Ed. en langues étrangères, 1966 (à lire en ligne sur le site)
"La journée de Lei Lei" Ma Yue Aurore, 1987 (à lire en ligne sur le site)
"Ma vie à Pékin au fil des mois" He Z Syros, 2003
"Maman panda" B J Passacantando Bois perché, 2008
"Maman(s) d'amour" J Masse Gautier Languereau, 2008
"Mon bébé du bout du monde" R Lewis et J Dyer Syros, 2001
"Pékin" Larousse (globe trotter), 1988
"Petit cadeau" A Modéré Ecole des loisirs, 2006
"Le petit éléphant veut retrouver sa maman" Li Qimei Livres du Dauphin, 1987 (à lire en ligne sur le site)
"Le secret de la citrouille" B Heller Arfouillère Milan, 2005
"Tchen Lo-Ming et sa famille" N°441 Octobre 1959 de la revue BT